Lorsque mes gardiens ouvrent la porte de ma cellule pour m'emmener soit à la douche, soit à la promenade, le bruit joyeux de leurs clés les précèdent.
Oui, j'ai bien qualifié ce son de ferraille qui s'entrechoque entre leurs mains de "joyeux".
Avant de connaître la prison, j'avais tellement entendu dire que le tintement typique de ces imposants trousseaux était particulièrement sinistre... Et que ce tapage du fer symbolisait même, à lui seul, toute la dureté du milieu carcéral...
En ce qui me concerne, mon rapport à cette réalité est fort différent. Moi je n'entends là que la douce musique du métal qui fait chanter le verrou pour, momentanément, laisser s'envoler l'oiseau en cage.
Ces échos de cliquetis dans les couloirs du pénitencier m'apaisent.
Ils rythment agréablement ma journée, faute de la remplir, comme la promesse d'un changement, aussi mince soit-il. L'assurance d'une autre direction à prendre, peu importe où pourvu qu'elle me fasse quitter mon présent statique, ma déprime linéaire, mon attente sans but. C'est encore l'annonce d'une heure creuse qui se brise enfin après avoir été écrasée par d'énormes poids de silence. La garantie d'un contact imminent avec un geôlier, même éphémère, même froid, même purement règlementaire.
Certes, ces petites pièces dotées de si grands pouvoirs d'oppression closent impitoyablement les entrées, retiennent sans nul état d'âme les détenus dans leur espace de grisaille, referment désespérément leur tombeau de neuf mètres carrés jusqu'au lendemain.
Mais elles sont également la preuve que rien n'est jamais vraiment définitivement figé derrière les écrous du condamné. Et pourquoi donc ? Parce que d'un simple tour dans un trou de serrure elles font lâcher prise aux épaisses fermeture, accordent aux lourdes grilles d'acier la liberté de se mouvoir, permettent de pousser avec aisance les portails les plus hermétiques.
Voilà où j'en suis là de mes remarques et réflexions au sein de ma réclusion : j'attribue follement des sortes d'ailes à ces ouvre-boîtes à qui je prête de drôles de vertus et que dans mes plus fulgurantes légèretés, j'assimile à des rossignols !
Oui, j'ai bien qualifié ce son de ferraille qui s'entrechoque entre leurs mains de "joyeux".
Avant de connaître la prison, j'avais tellement entendu dire que le tintement typique de ces imposants trousseaux était particulièrement sinistre... Et que ce tapage du fer symbolisait même, à lui seul, toute la dureté du milieu carcéral...
En ce qui me concerne, mon rapport à cette réalité est fort différent. Moi je n'entends là que la douce musique du métal qui fait chanter le verrou pour, momentanément, laisser s'envoler l'oiseau en cage.
Ces échos de cliquetis dans les couloirs du pénitencier m'apaisent.
Ils rythment agréablement ma journée, faute de la remplir, comme la promesse d'un changement, aussi mince soit-il. L'assurance d'une autre direction à prendre, peu importe où pourvu qu'elle me fasse quitter mon présent statique, ma déprime linéaire, mon attente sans but. C'est encore l'annonce d'une heure creuse qui se brise enfin après avoir été écrasée par d'énormes poids de silence. La garantie d'un contact imminent avec un geôlier, même éphémère, même froid, même purement règlementaire.
Certes, ces petites pièces dotées de si grands pouvoirs d'oppression closent impitoyablement les entrées, retiennent sans nul état d'âme les détenus dans leur espace de grisaille, referment désespérément leur tombeau de neuf mètres carrés jusqu'au lendemain.
Mais elles sont également la preuve que rien n'est jamais vraiment définitivement figé derrière les écrous du condamné. Et pourquoi donc ? Parce que d'un simple tour dans un trou de serrure elles font lâcher prise aux épaisses fermeture, accordent aux lourdes grilles d'acier la liberté de se mouvoir, permettent de pousser avec aisance les portails les plus hermétiques.
Voilà où j'en suis là de mes remarques et réflexions au sein de ma réclusion : j'attribue follement des sortes d'ailes à ces ouvre-boîtes à qui je prête de drôles de vertus et que dans mes plus fulgurantes légèretés, j'assimile à des rossignols !
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