Derrière, il y a tout.
Le reste de l'Univers, les vies, les histoires, les choses, le monde et les
milliards d'hommes qui le peuplent.
La porte qui fait barrage à ma liberté n'est franchissable que pour les
promenades, les douches et la morgue.
Elle se dresse devant moi de toute son épaisseur, aussi lourde
qu'hermétique, mutique comme une stèle mortuaire. Un vrai marbre, en somme. Et
ce, afin de bien me faire prendre conscience de sa métallique importance.
Sa fonction première consiste à demeurer close. Avec, à son pied, un
criminel. Dans une société parfaite où tout serait prévu pour le détenu à
l'intérieur de sa cellule, elle ne s'ouvrirait jamais durant tout le temps de sa
peine.
Mais la réalité ici-bas étant imparfaite, les accès en acier des prisons se
débloquent quand même pour y faire passer et repasser leurs otages... Y compris
l'entrée de mon antre de sempiternel pénitent.
Les sorties à buts hygiéniques et les marches quotidiennes réglementaires,
ainsi que les fouilles irrégulières, justifient que l'épaisse barrière de mon
triste asile fasse chuinter ses gonds. Et ses grincements sont les seuls mots
audibles qu'elle m'adresse.
Comme quoi rien n'est vraiment perdu pour moi. Je ne deviens pas encore fou
de solitude puisqu'elle me parle un peu, à sa manière, et que je l'écoute avec
attention...
Cela dit, hors des heures autorisées, elle ferme sa grande gueule de
fer.
Mais que m'arrive-t-il donc ? Voilà à présent que je communique avec le
portail de mon enfer !
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